Amérique Latine Récits de Voyage

Surf trip à moto en Amérique latine

surftrip à moto
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Un surf trip à moto de la Californie au Brésil, en passant par Ushuaia. Sur le papier ça sonne bien, et c’est l’aventure dans laquelle nous nous sommes lancés en avril 2022. Un mode de vie qui allie plusieurs passions : le voyage, la moto, et le surf. Dans cet article, on vous en dit un peu plus sur la préparation d’un voyage à moto en Amérique Latine, et on vous dévoile quelques conseils pour allier surf et moto.

1ère étape : comment préparer un voyage à moto ?

« Mathilde, tu veux pas qu’on achète une moto et demain, on part surfer toute l’Amérique Latine ?« 

Aussi génial que cela puisse paraître, ça ne s’est absolument pas passé comme ça. Ce projet, nous l’avions avant même de quitter la France pour vivre à Los Angeles fin 2018. Nous savions qu’au terme de notre « rêve américain », j’allais quitter mon emploi de chercheur en biologie et Mathilde allait continuer sa carrière de rédactrice indépendante… Et que tous les deux, nous prendrions la route vers le Sud, à dos de notre moto.  

Pour se préparer à un tel voyage, ni plus ni moins que 3 ans d’apprentissage, de préparation, de planification et de perfectionnement. Bien sûr, vous pouvez très bien décider de partir du jour au lendemain si ça vous chante… Je suis plutôt perfectionniste et Mathilde, une véritable nerd de l’organisation. Et puis, la Californie, c’est déjà une aventure en soi. Le Grand Ouest américain se prête bien à la préparation d’un plus grand voyage. Alors qu’y a t-il au menu ?

surfer au mexique zicatela

1. Connaître sa moto

Loin de moi l’idée de vous faire détester les mécanos mais je dois avouer qu’une fois sur les routes, il m’est difficile de confier ma moto au premier venu. Qui plus est, en fonction du pays que vous visitez, votre monture ne sera pas forcément connue des mécaniciens qui jonchent les bords de route. Avoir un minimum de connaissance en mécanique et connaître les spécificités de sa moto, c’est selon moi un must. Savoir réparer les pannes les plus communes, c’est aussi essentiel.

En Amérique du Sud où nous sommes actuellement, les grands espaces désertiques ne manquent pas. On est content de savoir qu’en cas de crevaison, on pourra reprendre la route rapidement sans risquer la déshydratation. Et si vous préparez un trip comme celui-ci, jetez au moins un coup d’œil à notre article sur la réparation d’urgence d’une crevaison à moto : la base de la base.

2. Savoir piloter sur différents terrains

Une Super Ténéré, c’est quand même un gros bébé de 261 kg tous pleins faits. Avec le poids de la bagagerie et autres modifications apportées, on approche vite les 350 kg. Si piloter une moto trail sur le goudron s’avère relativement facile (bien que cela demande aussi de l’entraînement), la piloter off road, c’est une autre histoire.

Et entre nous, si vous avez un trail mais qu’il ne frôle pas les chemins de terre, est-ce qu’on peut vraiment dire que vous avez un trail ? On conseille donc vivement de s’entraîner à piloter sur tous types de terrains et en toute circonstance. La terre, le sable, la boue, les graviers, les rochers, les rivières. En montée, en descente, lentement, plus vite, sous la pluie, dans le froid ou sous un soleil de plomb… Bref, vous l’avez compris, il faut s’entraîner autant que possible afin d’être confiant une fois sur les routes. Si besoin, on est fan de Mototrek, des vidéos super pédagogiques pour savoir quoi faire dans n’importe quelle situation (en anglais).

3. Tester son équipement moto

Le dernier point, c’est l’équipement. Lorsque l’on vit sur les routes, c’est un peu notre seconde peau. Opter pour quelque chose de confortable, robuste et fonctionnel, est le meilleur cadeau que l’on puisse s’offrir. N’hésitez pas à viser le moyen/haut de gamme. Plus durable que le bas de gamme que vous devrez changer après quelques mois d’utilisation. Inutile de préciser que dans certains pays, il est compliqué de trouver l’équipement de vos rêves. Si vous n’avez pas encore investi, jetez un coup d’œil au site de Motoblouz, notre partenaire spécialiste de l’équipement moto.

Si l’équipement du motard compte, celui de la moto est aussi essentiel. Testez votre bagagerie, leur fixation et les modifications apportées pour orienter votre moto off road ou la rendre plus confortable. Et de la même façon, testez votre matériel de camping si c’est au programme de votre aventure.

La dernière optimisation à envisager, c’est l’agencement de votre matériel dans vos bagages. Pour ça, pas de secret non plus, c’est un long processus de recherche et développement en perpétuelle évolution. Après 9 mois sur la route, il nous arrive encore d’ajuster notre set-up

camping à moto dans l'Utah

Allier surf et moto en Amérique latine

Où surfer en Amérique latine ?

Comme un cheveu sur la soupe, le surf est venu s’ajouter au programme de notre grand voyage. Tout comme la moto, c’est une pratique addictive. Effet de mode ou pas, c’est un sport ingrat auquel il faut consacrer des heures pour vraiment prendre du plaisir et savoir en faire. Une fois les premières vagues surfées, il est cependant difficile de faire machine arrière…

Avec plus de 34 000 km de côte entre le Mexique, l’Amérique centrale et l’Amérique du sud, il y a vraiment de quoi faire niveau vagues. Deux océans, le Pacifique et l’Atlantique, qui déferlent sur les côtes plus ou moins toute l’année. Ça fait pas mal de spots à explorer… et un bon moyen de faire ses armes ou de se perfectionner. 

Globalement, il y a des vagues toute l’année. Que vous soyez aficionado du longboard ou de la shortboard, il y en a pour tout le monde. Il suffit de se renseigner auprès des locaux, souvent assez accueillants, pour connaître les meilleures options en fonction de la direction du swell en cours, de votre niveau, et de votre pratique.  

vagues mexique surf

Comment transporter une planche de surf sur une moto ?

Une planche de surf donc, un petit détail qu’il convient de transporter de manière sure et efficace. Alors, pour s’entraîner, on a fait quelques essais. Des sorties avec une planche à droite, une planche à gauche, deux planches à droite, une de chaque côté et même, avec un longboard de 3 mètres. Résultat des courses : la Super Ténéré ne bronche pas quand il s’agit de transporter du matériel. Un véritable tracteur. Il suffit de bien harnacher la planche.

Concrètement, voici notre technique pour transporter une planche de surf à moto :

  • 4 jeux de ROK straps : deux de 12-42″ et deux de 18-60″
  • La planche, dans sa housse ou pas, est fixée aux barres de protection à l’avant par 2 jeux de ROK straps (un de chaque dimension)
  • Elle vient s’appuyer contre notre valise latérale à l’arrière, avec les 2 autres jeux
attacher une surfboard sur sa moto

Honnêtement, deux jeux de 18-60″ (un à l’avant et un à l’arrière) auraient été suffisants mais c’est toujours bien d’avoir une double sécurité. Et des ROK straps en rab, ça peut toujours servir si vous devez harnacher quelque chose d’autre ailleurs.

Comme sur le toit d’une voiture, les dérives sont orientées vers l’avant du véhicule. Avec cette technique, sur la Super Ténéré, on a assez d’espace pour poser la jambe au sol et la prise au vent est minime. La moto est bien plus volumineuse que la planche. A vous de jouer, et n’hésitez pas à partager vos ajustements en commentaire en fonction du modèle de votre bécane.

L’itinéraire de notre surf trip à moto en Amérique latine

De l’Amérique centrale

L’Amérique latine, c’est vaste. Notre voyage ayant viré au surf trip à moto, nous savions que nous allions longer la côte la majeure partie du temps. Pour atteindre la Colombie à partir des Etats-Unis, il n’y a pas 36 solutions : il faut descendre par le Mexique puis suivre l’Amérique centrale. Que vous soyez plutôt Pacifique ou Caraïbes, vous devrez traverser Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica et enfin, le Panama avant de vous retrouver face au bouchon du Darién ou Darién gap. Le seul pays pouvant être évité étant le Belize, option pour laquelle nous avons opté.

Niveau timing, cela dépend un peu du temps dont vous disposez. Pour l’Amérique centrale, vous pouvez prendre en considération que les mois les plus chauds sont de mai à août. Néanmoins, à partir du Guatemala, il fait chaud toute l’année. L’hiver est dicté par la saison des pluies qui s’étend d’août à octobre. Il pleut pour de vrai, généralement l’après midi et la nuit, tous les jours. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre guide de voyage à moto en Amérique centrale. Prenez en compte que le Mexique est immense, et que les écarts de température peuvent être importants, notamment en raison des changements d’altitude. Si vous restez sur la côte, à moins de voyager en hiver, vous aurez tout le temps chaud.

En franchissant le Darien gap

Pour traverser l’infâme Darién gap à moto, du Panama à la Colombie (ou dans l’autre sens), il existe plusieurs options. Si vous n’êtes pas tout à fait d’humeur à franchir 80 miles de jungle façon Helge Pedersen (chapeau au passage) , il existe 3 possibilités :

  • traverser à bord d’un bateau de croisière type catamaran/voilier
  • partager un container avec d’autres voyageurs à bord d’un cargo
  • embarquer votre bécane à bord d’un avion

Pour les deux dernières options, la moto voyage seule, et vous devez vous occuper de votre propre personne. Nous avons opté pour la troisième option pour plusieurs raisons. D’abord, au moment de notre traversée, la réglementation pour embarquer une moto à bord d’un charter avait changé : motos interdites pour une durée indéterminée. Pour le container sur un cargo, le coût varie entre $500 USD et $900 USD en fonction du nombre de véhicules qui partagent le container avec vous. La durée étant d’une à trois semaines. Par avion, vous déposez la moto un jour et elle est disponible le lendemain, le tout pour environ $1000 USD. Si on inclut le coût de l’hébergement et de la nourriture pendant la ou les semaines d’attente du container, on dépasse rapidement les $1000 de l’envoi par avion…

A l’Amérique du sud

Une fois en Amérique du sud, les distances deviennent plus importantes. Il faut se préparer à avaler des bornes ! La Colombie est plutôt dépourvue de surf, sauf sur la côte Caraïbe… Mais cela reste anecdotique. La côte Pacifique n’est pas vraiment accessible par la route. En Equateur, le surf est à nouveau au menu et ce, jusqu’à la fin du voyage. Si les températures extérieures et de l’eau sont clémentes toute l’année, il faudra investir dans une combinaison à partir du Pérou. Aussi, les saisons s’inversent puisqu’on est au pôle Sud. Les meilleures vagues sont générées en hiver (de juin à septembre) avec des swells en provenance de sud et sud-ouest. Difficile pour nous de vous en dire plus sur ce continent à ce stade du voyage. Affaire à suivre donc !

Pourquoi voyager à moto ?

Les avantages d’un voyage à moto

Chaque jour, nous réalisons les possibilités offertes par un voyage avec son propre moyen de transport. Nous avons forcément croisé beaucoup de backpackers mais toujours dans ces villes plus touristiques et sur les circuits les plus connus des voyageurs. Jamais sur cette petite piste boueuse qui te mène à une plage « secrète » ou dans ce petit village perché au sommet d’une montagne. Avoir son propre moyen de transport, c’est donc être beaucoup plus libre et indépendant. Faire ce que l’on veut, quand on veut et où on veut. Ne pas dépendre d’un itinéraire tout tracé et des lignes de transport existantes. 

Avec le deux-roues, le sentiment de liberté est décuplé. Au guidon de sa moto, tout est plus beau. Le paysage est juste là. Les odeurs, les couleurs, le vent… Pour nous, la route compte autant voire plus que la destination. Et avec la moto, on peut passer à peu près partout. Le voyage en van, c’est sympa, mais vu l’état général des routes en Amérique latine, on est vite limité. 

voyage à moto Amérique Latine

Les inconvénients d’un voyage à moto

Bien sûr, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Il faut entretenir sa bécane au quotidien. Et ce n’est pas toujours facile de voyager à moto. Le casque, la veste, le pantalon, les bottes, les gants… C’est lourd et ça tient chaud. Il faut aussi être organisé car l’espace est restreint. Si en plus, comme nous, vous voyagez en Amérique centrale en pleine saison des pluies (très bonne idée, n’est-ce pas ?), il ne faut pas avoir peur de se mouiller. Aussi, voyager avec toute sa maison à la vue de tous accroît parfois les sentiments de vulnérabilité et d’insécurité. Mais c’est le risque qu’il faut être prêt à prendre… Jusqu’à présent, après 9 mois sur les routes de la Californie au Pérou, nous n’avons eu aucune mésaventure. Knock on wood.

Pour nous, les inconvénients pèsent moins dans la balance que la liberté qu’offre le voyage à deux-roues, alors on a choisi la moto.

Quelques conseils une fois sur les routes à moto

1. Etre flexible

On ne conseille pas forcément de trop planifier votre voyage. De notre côté, nous avons une idée vague de la trajectoire et nous essayons de prévoir du jour au lendemain pour les logements, parfois le jour même. Si l’incertitude peut être source d’anxiété au départ, on s’y habitue vite voire on finit par l’apprécier. L’aventure, c’est aussi faire confiance et se laisser guider par les opportunités qui s’offrent à nous. Lorsque nous voulons faire étape et rester plus longtemps sur un spot, nous réservons à l’avance le logement. Histoire d’être un peu plus confortable et de se reposer. 

2. Connaître la langue 

Parler la langue native fait vraiment la différence. Il est plus facile de connecter avec les gens et toutes les procédures sont facilitées. Par exemple, pour le passage des frontières. Nous sommes bilingues en espagnol, et tout a toujours été plus facile que pour que nos compagnons de route Américains ou Canadiens qui ne parlaient que anglais. Sachez que vous pouvez le tenter mais ce sera plus long et certainement, plus stressant.

Les locaux sont sensibles aux personnes qui font un minimum d’effort pour parler la langue. Il est donc essentiel d’apprendre quelques bases. Alternativement, vous pouvez utiliser Google Translate ou un dictionnaire bilingue de poche.

3. Connaître les procédures administratives

Connaître les procédures d’entrée et de sortie de chaque pays, c’est indispensable. Vous aborderez les frontières l’esprit léger et éviterez les arnaques. Moins de stress, plus facile et plus vite. Faites vos recherches en amont, on trouve toujours les infos nécessaires sur les forums de voyageurs. Si vous ne trouvez rien côté motard, jetez un coup d’œil aux avis des voyageurs 4 roues, les procédures sont identiques pour l’importation des véhicules. Vérifiez aussi les règles en vigueur concernant les Visas, les assurances pour les voyageurs eux-mêmes et pour la moto, ou toutes autres normes relatives à une pandémie par exemple…

Vous avez une moto ? Vous aimez le surf ? Du temps devant vous ? Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Nous, on continue notre voyage et on reste alerte si vous avez une question, un doute, ou l’envie de nous rencontrer sur un spot 🙂

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