Road trip en moto USA : tout ce que vous devez savoir avant de partir

L’Ouest américain, de nombreux motards en rêvent. Les Etats-Unis, de manière générale, entre grands espaces et liberté fascinent, que vous soyez plutôt Harley ou GS d’ailleurs. Et on ne peut que comprendre : ayant vécu 4 belles années de motards aventuriers en Californie (et étant sur le point d’y retourner), ce n’est pas nous qui allons vous contredire sur le potentiel séducteur des pistes américaines… Ici, on répond à toutes les grandes questions que vous pouvez vous poser dans le cadre de l’organisation d’un road trip en moto aux USA, et on vous donne quelques conseils. Bien sûr, la section commentaires reste ouverte, au cas où vous seriez encore plus en quête d’infos !

Pouvez-vous utiliser votre permis moto aux Etats-Unis ?

Si vous prévoyez de sillonner les routes américaines au guidon d’une moto, bonne nouvelle : votre permis français est valable aux États-Unis.

Cela dit, on ne s’arrête pas là : il y a quelques subtilités à connaître avant de partir en road trip en moto USA. D’abord, même si certains États acceptent le permis français seul, il est fortement recommandé d’avoir en plus un permis de conduire international. Ce document sert simplement de traduction officielle et évite les discussions interminables en cas de contrôle. Il est gratuit et se demande en France avant le départ… Evitez cela dit de vous y prendre à la dernière minute : l’administration a son propre rythme. Comptez 2 à 3 mois (avant départ) pour effectuer les démarches.

Bien qu’un permis français + un permis international soient suffisants dans certains Etats, d’autres sont plus stricts. Si votre road trip moto aux Etats Unis vous fait traverser plusieurs États, jetez un œil aux réglementations locales pour éviter toute mauvaise surprise.

Enfin, tant que vous restez dans le cadre d’un séjour touristique, vous n’avez pas besoin de convertir votre permis. Pour un simple road trip, pas d’inquiétude, votre permis français et son équivalent international suffisent. Mais si l’aventure se prolonge et que vous décidez de poser vos valises : il faudra envisager de passer un permis américain.

Quelques règles de conduite à connaître aux Etats-Unis

Globalement, rouler là-bas est plutôt simple. Cela dit, certaines différences avec la France peuvent surprendre :

• D’abord, les limitations de vitesse varient énormément. Aux États-Unis, elles changent selon l’État, la route et la météo. Sur autoroute, elles oscillent entre 55 mph (90 km/h) et 85 mph (137 km/h). Sur route, elles peuvent être plus basses qu’en France. Gardez un œil sur le compteur car la police ne plaisante pas.
• Dans la plupart des États, vous avez le droit de tourner à droite au feu rouge, sauf indication contraire, même s’il y a du trafic (tant que la voie est libre et que vous cédez la priorité).
• Les feux, qui plus est, sont généralement placés après l’intersection. Ne vous arrêtez donc pas au niveau du feu mais à la ligne d’arrêt avant l’intersection. Ça surprend au début mais on s’y fait vite.
• Attention aussi aux stops : ici, c’est souvent du four-way stop, c’est-à-dire que tout le monde s’arrête, et le premier arrivé repart en premier. Un vrai test de courtoisie !
• Côté moto, le casque n’est pas obligatoire partout ! Selon moi, c’est rarement une bonne idée de rouler sans casque à moto, surtout quand on voit la taille des pick-ups avec lesquels on partage la route.
• Même chose pour l’interfile : en Californie, c’est autorisé. Dans d’autres Etats, c’est déconseillé mais toléré. A vérifier avant de vous faufiler donc.
• Même si les routes sont plus larges et dotées de nombreuses voies, et que les lignes droites sont interminables, ça change de file à tout va, sans forcément prévenir. Restez bien visible, et pensez aux angles morts des automobilistes, surtout la nuit. Les motos sont bien moins courantes qu’en Europe et les conducteurs ne sont pas forcément habitués à nous voir débouler.

Et pour aller plus loin, découvrez notre article complet pour conduire aux Etats-Unis !

Quel visa ou formalités pour voyager aux États-Unis en moto ?

Pour voyager aux États-Unis en moto, les formalités administratives sont assez simples, tant que vous restez en mode road trip et non en expatriation. Votre séjour doit durer moins de 90 jours et il faudra faire une demande d’ESTA en ligne (le visa touristique). Ça prend quelques minutes, coûte moins d’une vingtaine de dollars et vous permet d’entrer sur le territoire sans souci. Pensez à le faire à l’avance car il peut y avoir un délai de quelques jours avant la validation finale.

Pensez bien sûr à checker votre passeport : il doit être biométrique et valide au moins jusqu’à la date de retour. Dernier point, et pas des moindres, une bonne assurance voyage qui couvre la moto est indispensable. En effet, les frais médicaux aux US peuvent vite atteindre des sommes astronomiques. Les agences de location en proposent forcément mais un complément personnel est toujours bon à prendre. Vous pouvez vérifier auprès de votre banque ou directement, auprès d’une assurance voyage.

Quelle moto pour faire les Etats Unis ?

Location d’une moto aux USA : info, prix, assurance

Louer une moto aux États-Unis est assez simple, cela dit, des choses restent à savoir.

En agence

Les grosses agences comme EagleRider, Harley-Davidson Rentals ou encore MotoQuest proposent des motos bien entretenues. En plus, les formules incluent souvent l’assurance et l’assistance en cas de pépin. Mon père et moi avons eu affaire à leurs services pour une Indian Scout et une HD Road King, et tout roulait comme sur des roulettes…

Côté tarif, ce n’est clairement pas donné. Il faut compter entre $100 et $200USD par jour selon le modèle, la durée de la location, la saison et les options sélectionnées. La location inclut généralement une assurance de base mais celle-ci peut avoir une franchise élevée. Vous pouvez souscrire une option supplémentaire pour réduire les frais en cas de problème. L’avantage dans le cadre d’un road trip en moto USA, c’est qu’il est généralement possible de prendre et déposer la bécane à des endroits différents. J’avais par exemple fait Las Vegas – San Francisco avec l’Indian Scout, de beaux souvenirs !

L’alternative plus économique

Pour une alternative plus flexible, plus communautaire, un peu moins chère mais tout aussi sûre, il existe Riders Share. Il s’agit d’une appli qui permet de louer une moto directement à un particulier. Un peu comme Airbnb mais pour les deux-roues… ou Turo pour les voitures, si vous connaissez. C’est une bonne option pour trouver des machines variées à des prix plus abordables, avec un côté plus authentique puisqu’on interagit directement avec un autre motard. Certaines motos sont clairement équipées pour le off-road, et moyennant un coût supplémentaire, vous pouvez parcourir les plus beaux chemins de l’arrière-pays.

A savoir

Dans tous les cas, pensez à vérifier les conditions d’assurance, notamment la couverture en cas d’accident. Prévenez aussi votre banque de votre voyage. Non seulement, pour éviter tout blocage de paiement mais aussi, pour anticiper la transaction à venir. Il est fortement conseillé d’avoir une carte de crédit avec un plafond suffisamment élevé.

*Attention à ce propos : aux États-Unis, une carte de crédit est différente d’une carte de débit comme celles que nous utilisons habituellement en France. Et parfois, même si « carte de crédit » est écrit dessus, votre carte française est n réalité une carte de débit. Si vous voyagez souvent à l’international et avez déjà loué des véhicules, vous voyez sûrement où je veux en venir… Ajoutez à cela le décalage horaire, qui peut compliquer toute communication avec votre banque en cas de problème. Ça sent le vécu, pas vrai ?

Peut-on et comment emmener sa moto aux Etats-Unis ?

Il est tout à fait possible d’emmener sa propre moto aux États-Unis mais cela demande de l’organisation et… un certain budget ! Le transport se fait généralement par bateau ou avion, avec des compagnies spécialisées qui proposent des formules flexibles, clé en main ou pas, acheminement au port d’envoi, livraison « à domicile »…

Le fret maritime est l’option la plus économique, avec un coût allant de 1 500 à 3 000 € selon le port de départ et d’arrivée. Le transport aérien est plus rapide mais peut facilement dépasser les 5 000 €.

Une fois sur place, votre moto devra être conforme aux normes américaines, notamment en matière de pollution et d’éclairage. Mais pour un séjour temporaire, les contrôles restent souvent souples. Encore une fois, pensez à souscrire à une assurance locale couvrant les États-Unis, car votre contrat français ne suffira pas.

Si vous voulez mon avis : l’option d’emmener sa propre moto est intéressante si vous partez pour un plus long road trip, et que les USA constituent votre porte d’entrée sur le continent Américain… Pour un voyage court, comme les 3 mois que couvrent l’ESTA, la location reste plus simple et plus rentable.

Quels sont les équipements indispensables pour un voyage aux Etats-Unis ?

Pas simple de lister les équipements dont vous pourriez avoir besoin pour un voyage aux USA en moto… Car tout dépend bien sûr du voyage que vous envisagez. Un road trip sur la mythique Route 66 avec motels et restau n’aura rien à voir avec une aventure off-road / bivouac à travers les pistes de l’Utah. Cependant, quelques bases restent incontournables.

• Un bon casque intégral ou modulable est essentiel (même si encore une fois certains États comme l’Arizona autorisent à rouler sans).
• Une veste textile ou en cuir avec protections, des gants homologués, un pantalon renforcé et des bottes adaptées sont recommandés.
• Une combinaison de pluie pour traverser les intempéries… Et si vous prévoyez de longues distances avec des variations de climat, sélectionnez du matériel polyvalent et bien ventilé, ou optez pour la technique de l’oignon.
• Pour la bécane, si vous voyagez léger et dormez à l’hôtel : un antivol solide, un support téléphone/GPS et un intercom pour les longues journées sur la route seront des alliés précieux.
• Si vous partez en mode moto camping : pensez davantage au matériel nécessaire et à son chargement !
• Pour du off-road, ajoutez des protections renforcées, une bonne trousse à outils, un kit de réparation crevaison, et pourquoi pas un bidon supplémentaire pour l’essence.

Vous l’aurez compris, chaque road trip est unique. L’essentiel est d’adapter votre équipement en fonction de votre itinéraire et de votre style de voyage.

Comment partir : voyage organisé, à l’aveugle ?

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de voyager à moto aux États-Unis. Chacun y va à sa manière, en fonction de son expérience et de ses envies.

Certains préfèrent un voyage organisé via des agences spécialisées, où tout est planifié (itinéraire, hébergements, location de la moto, assurance, assistance…). C’est une option rassurante qui permet de profiter pleinement sans se soucier de la logistique. Toutefois, cette option laisse moins de place à l’improvisation et à l’aventure. Et, soyons honnête, elle se veut aussi plus chère.

À l’inverse, d’autres préfèrent partir à l’aveugle. Et pour le coup, c’est la liberté totale. On roule au gré de ses envies, on ajuste son parcours selon les rencontres, la météo, la fatigue, les routes empruntées, et l’on découvre parfois des endroits inattendus. Cette approche ne convient pas à tout le monde et demande un peu plus de préparation / d’organisation. Il faut aussi réussir à lâcher prise, faire preuve de flexibilité et savoir faire confiance.

Vous pouvez enfin faire un compromis : un itinéraire général avec quelques étapes clés (acheté ou créé par vous-même), et vous laisser une marge de manœuvre pour explorer des routes alternatives. L’essentiel est de trouver le bon équilibre entre organisation et spontanéité pour vivre pleinement l’aventure.

Où aller ?

La route 66 en moto

La Route 66, c’est un peu le passage obligatoire du road trip moto aux Etats-Unis. Mais attention à l’effet de mythe ! Cette route légendaire, qui s’étendait autrefois sur près de 4 000 kilomètres entre Chicago et Los Angeles, n’est pas toujours l’option la plus fascinante à emprunter… C’était l’axe principal de migration et de développement à travers les USA au XXe siècle, pendant la Grande Dépression et après la Seconde Guerre mondiale notamment. Depuis, elle a été supplantée par des autoroutes modernes, pas forcément plus fascinantes à emprunter non plus.

Une partie du charme de la Route 66 réside donc dans l’idée, plus que dans la réalité, du trajet. Je ne vais pas vous mentir, ça fait quand même plaisir de rouler sur ces sections mal entretenues, avec le blason « Route 66 » peint en blanc sur la chaussée. Mais je ne ferais peut-être pas le trajet de Chicago à Los Angeles… L’ambiance rétro, avec des motels et des diners qui rappellent l’âge d’or de l’automobile, fait partie de l’expérience Route 66.

On dira que les véritables joyaux se cachent sur les routes secondaires et tertiaires. Celles qui, loin des foules de touristes et parfois des routes pavées, vous offriront des panoramas plus sauvages, et des rencontres authentiques avec les habitants de petites villes oubliées. C’est sur ces petites routes moins fréquentées que vous pourrez mieux capter l’essence des USA. Alors, si la Route 66 est un incontournable, n’hésitez pas à vous en écarter un peu si elle devient monotone.

Quel est le meilleur circuit pour faire les Etats-Unis en moto ?

Pour tout vous dire, il n’existe pas de « meilleur circuit » pour parcourir les États-Unis en moto. T’as pas l’impression qu’on ne répond jamais aux questions posées là ? Mais non ! Parce que la beauté des paysages et les expériences varient d’une région à l’autre.

Côté One Month One Ride, on a surtout exploré l’Ouest américain. Mais que ce soit dans les vastes étendues désertiques de l’Ouest, les montagnes majestueuses des Rocheuses ou les forêts verdoyantes du Midwest, chaque motard trouvera son bonheur.

Bien sûr, des circuits emblématiques existent : la route 66, la Pacific Coast Highway, la 50… Mais pour nous, la véritable richesse des États-Unis réside dans les axes secondaires et les espaces naturels incroyablement vastes. Prenons le Grand Canyon par exemple, vous en aurez une vue imprenable en vous rendant au parc national du même nom. Mais si vous roulez plus loin dans les terres, vous découvrirez des sentiers moins fréquentés, et tout aussi majestueux (comme ceux de la vidéo juste en dessous !).

Il faut savoir que les États-Unis disposent d’un système de préservation immense. Il y a les National Parks (parcs nationaux) dont on parle plus bas, les State Parks (parcs d’État), et les Recreation Areas (zones de loisirs). Chacun a ses particularités, ses règles, ses tarifs d’entrée. Les parcs d’États sont souvent moins fréquentés et offrent une expérience plus intime et abordable. Les zones de loisirs, elles, sont spécifiquement aménagées pour les activités de plein air, comme, au hasard… le off-road !

Pour résumer, l’essentiel est d’explorer ce qui vous intéresse. Prendre son temps, savourer la beauté de la nature, visiter les grandes villes peut être ? New York, Los Angeles, Chicago, San Francisco… Elles offrent une autre dimension historique, une ambiance unique, et des paysages urbains qui s’équilibrent parfaitement avec les grands espaces.

Quels Etats visiter aux Etats-Unis ?

Il n’y a pas de réponse unique à cette question… Sans déconner ! Voici quand même notre petite sélection :

• La Californie : ceux qui nous suivent savent que c’est notre État de cœur. Incontournable pour sa PCH qui longe l’océan Pacifique, la Californie regorge aussi de parcs nationaux emblématiques comme Yosemite, la Death Valley ou encore Joshua Tree. Il y a aussi des villes mythiques comme Los Angeles, San Diego et San Francisco. Petit bonus : c’est un des meilleurs États pour le tout-terrain !
• L’Arizona : le vrai grand Ouest américain. C’est un terrain de jeu pour les amoureux de nature et de vastes étendues rouges. Grand Canyon, Monument Valley, Antelope Canyon, Horseshoe Bend… Si vous aimez les espaces désertiques et la terre rouge, l’Arizona est pour vous.
• Le Colorado : on ne le connaît pas mais avec ses montagnes Rocheuses et ses cols à plus de 3 000 mètres d’altitude, il y a probablement de quoi faire. Il y a aussi de très beaux parcs d’État et nationaux pour ceux qui souhaitent partir à l’aventure.
• Le Wyoming : c’est l’État des grands espaces. Le Wyoming abrite le célèbre Yellowstone National Park, avec ses geysers et ses bisons. Si vous aimez les paysages de montagnes, les forêts et les prairies, cet État est un must. C’est aussi un excellent endroit pour fuir les foules et profiter d’un ride en solitaire.
• L’Utah : aussi un terrain de jeu incroyable pour les motards, surtout ceux qui aiment les formations rocheuses spectaculaires et les parcs nationaux. Zion, Bryce Canyon, Arches, Canyonlands… Un road trip dans l’Utah vous offrira une diversité de paysages époustouflants et de nombreuses pistes pour l’off-road. Pour en avoir sillonné une partie, c’est une destination à ne pas manquer !
• Le Montana : si vous recherchez la tranquillité et les grands espaces ouverts, le Montana est peut-être sur votre liste. Paysages de prairies, montagnes majestueuses, et en prime, le parc national de Glacier.
• Le Texas : grandes étendues désertiques et petites villes pleines de charme, le Texas est à voir. Austin, la capitale musicale et San Antonio sont aussi des destinations populaires. Côté grands espaces, vous apprécierez le désert du Big Bend National Park et ses paysages semi-désertiques.
• La Floride : la Floride est idéale pour ceux qui recherchent des plages magnifiques et un climat plus doux. Les Everglades et ses marécages, les Keys et leur ambiance tropicale, sont des lieux uniques. Pour un road trip un peu différent, la Floride vous propose des routes côtières et une atmosphère plus détendue avec une touche cubaine à la clé.
• L’Alaska : l’ultime destination pour les motards en quête d’aventure et de paysages sauvages. On rêve d’y rouler un jour ! Ses routes vous emmènent au cœur de la nature, entre montagnes, glaciers et forêts. C’est un terrain parfait pour les plus audacieux mais il faut bien se préparer aux conditions climatiques parfois extrêmes.
• Le Tennessee : pour ceux qui aiment la musique et les paysages verdoyants, il pourrait être un excellent choix. Nashville est la capitale de la musique country, et les Great Smoky Mountains National Park offrent un paysage à couper le souffle, avec des routes sinueuses qui raviront les motards.

En résumé, chaque État offre un décor unique et une expérience différente. Que vous soyez amateur de grands espaces désertiques, de montagnes imposantes ou de routes côtières, les États-Unis ont de quoi combler toutes vos attentes. N’hésitez pas aussi à explorer les régions moins touristiques pour un road trip plus authentique et loin des foules.

Combien de temps et combien de kilomètres prévoir pour traverser les Etats-Unis en moto ?

Traverser les États-Unis à moto est une question de rythme et de choix d’itinéraire. D’un point A à un point B en ligne droite, comme de New York à Los Angeles par les autoroutes, c’est seulement 4 500 kilomètres. Soit une dizaine de jours en roulant à bon rythme. Ou peut-être seulement 32 heures et 32 minutes ? C’est le record du Cannonball Run établi le 21 avril 2024 par un Américain au guidon d’une FJR 1300. Bref, PASSONS !

Dans la réalité, un road trip en moto USA ne se résume pas à une traversée express. Si vous voulez profiter du paysage et vous imprégner de la culture, il faut plutôt compter 8 000 kilomètres et prévoir trois à quatre semaines. Encore une fois, tout dépend du type de voyage que vous envisagez : un itinéraire rapide vous fera traverser le pays en deux semaines et un road trip plus détendu, avec des pauses, des visites dans les plus beaux parcs nationaux et les villes américaines emblématiques, demandera plus de temps.

Le terrain joue aussi un rôle déterminant : rouler sur des highways est rapide, tandis que les routes secondaires ou les pistes en off-road ralentissent le rythme mais offrent une toute autre expérience. L’essentiel est d’adapter la durée du voyage à votre envie de découverte et à votre capacité à enchaîner les kilomètres jour après jour.

Top 6 des plus beaux parcs nationaux des Etats-Unis, focus Californie

1. Yosemite National Park (Californie)

Un incontournable. Entre ses falaises de granit, ses cascades spectaculaires et ses routes sinueuses au cœur des séquoias géants, Yosemite est une claque visuelle à chaque virage. La Tioga Road, qui traverse le parc d’est en ouest, est un pur bonheur à moto. Et pour les amateurs de rando, n’oubliez pas de vous inscrire à la loterie pour pouvoir réaliser l’ascension du Half Dome.

2. Sequoia & Kings Canyon National Park (Californie)

Ici, on roule au pied des plus grands arbres du monde. La Generals Highway serpente entre ces géants millénaires et offre des panoramas grandioses sur les montagnes de la Sierra Nevada. Un spot à ne pas manquer si vous aimez les routes perchées, les ambiances de haute montagne et les forêts immenses.

3. Death Valley National Park (Californie/Nevada)

Un désert hostile, des températures extrêmes et des paysages lunaires à perte de vue. Attention à bien choisir la saison : en été, la chaleur est infernale.

4. Grand Canyon National Park (Arizona)

Difficile de faire plus mythique. La Desert View Drive longe le bord du canyon et offre des points de vue à couper le souffle. Au lever ou au coucher du soleil, la lumière transforme les falaises en un spectacle hypnotisant. Un passage obligé pour tout road trip dans l’Ouest américain. La rive nord et la région alentour, en dehors du parc, valent aussi le détour !

5. Zion National Park (Utah)

Une merveille de l’Utah. Des falaises rouges vertigineuses, une route panoramique sinueuse et une atmosphère unique. La Zion-Mount Carmel Highway est une pépite à moto, avec ses tunnels creusés dans la roche et ses belles épingles.

6. Joshua Tree National Park (Californie)

Un parc à l’ambiance presque surréaliste, où se mêlent désert de Mojave, rochers sculptés par le vent et arbres épineux aux formes étranges. Les routes du parc offrent des paysages arides et magnifiques, et les pistes sont géniales. Un spot à part qui occupe une place importante dans nos cœurs, à voir au moins une fois.

Si vous avez encore du temps et que les kilomètres ne vous font pas peur, ne manquez pas non plus : Bryce Canyon, Arches, Monument Valley, Yellowstone ou encore Glacier National Park… Les États-Unis regorgent de trésors naturels qu’il est impossible de lister dans un simple top 6.

Quel budget prévoir pour un road trip aux Etats-Unis ?

Le budget d’un road trip à moto aux États-Unis dépend de plusieurs facteurs : durée, type d’hébergement, location ou transport de la moto, essence, repas, extras… Voyons rapidement quelques fourchettes de prix sur les principaux postes de dépense.

• Pour une location de moto : il faut compter entre $100 et $200USD par jour selon le modèle et la saison, assurance incluse. Il y a aussi des suppléments à prévoir si vous souhaitez déposer la moto dans un État différent de celui où vous l’avez récupérée.
• L’essence reste abordable comparée à l’Europe, avec un prix moyen du gallon aux États-Unis autour de $3 USD. Attention car c’est une moyenne nationale et certains États, comme la Californie, sont plus chers ($4,7 USD). Comme partout, le prix fluctue ! Pensez à revérifier au moment de votre planification et à pondérer en fonction des États que vous allez visiter et de la distance à parcourir.
• Côté hébergement : tout dépend du niveau de confort recherché. Un motel classique coûte entre $80 et $150 USD la nuit, un camping oscille entre $10 et $30 tandis qu’un hôtel plus confortable ou bien situé peut vite dépasser les $200.
• Pour les repas : manger dans des diners et fast-foods coûte entre $10 et $20 par repas, un restaurant classique tourne autour de $30 à $50 par personne (encore une fois, il s’agit d’une moyenne pour les Etats-Unis… qui se veut toute autre en Californie par exemple). Par contre, la street food reste super abordable !
• À cela, ajoutez les frais extra divers : entrées de parcs nationaux, visites touristiques, imprévus, souvenirs…

En moyenne, et sachant tout cela, un road trip confortable sur deux à trois semaines revient entre $4 000 et $6 000 USD tout compris. Bien sûr, ce n’est ici qu’un ordre d’idée, et chacun a sa façon de voyager et de gérer ses finances. Il est possible de réduire drastiquement ce coût en dormant en camping et en faisant attention de manière générale sur chacun des postes de dépenses cités ci-dessus. Il est aussi possible d’exploser le budget si vous pouvez vous le permettre. Aux États-Unis, tout a un prix… même ce qui semblait hors de portée.

L’essence aux Etats-Unis : prix, infos pompes à essence, et comment gérer sur les longues distances ?

Comme on vient de le voir plus haut, l’essence aux États-Unis est généralement moins chère qu’en Europe. Son prix moyen au gallon oscille autour de $3 à $4 selon les États. Le prix peut aussi varier en fonction de la région, avec une différence significative entre les zones rurales et urbaines.

La gestion de l’essence sur les longues distances, surtout dans les zones désertiques ou rurales, nécessite un peu de préparation. On s’autofélicite encore de ne jamais être tombé en panne d’essence au cours de notre périple en Amérique latine… C’est surtout en fonction de votre bécane et de son autonomie. Les stations-services sont relativement nombreuses mais il est essentiel de planifier vos arrêts. Surtout dans les grands espaces, où elles peuvent être espacées de plusieurs centaines de kilomètres. C’est essentiel, notamment lorsque vous pratiquez le tout-terrain.

Si vous avez un doute, il est bon de faire le plein à chaque occasion, même si vous avez encore un peu d’essence. C’est notre technique habituelle… Vous pouvez aussi utiliser l’une de nos applications moto préférées : iOverlander. Elle vous donnera toutes les info nécessaires concernant la localisation des stations sur votre itinéraire. Sur les autoroutes, la plupart des stations sont bien équipées avec des pompes automatiques acceptant les cartes de crédit. Tandis que sur les axes secondaires, certaines stations ne sont pas toujours ouvertes 24h/24.

Par ailleurs, n’oubliez pas que la pompe affiche souvent le prix au gallon et que 1 gallon = 3,78 litres. Cela peut prêter à confusion pour ceux qui ne sont pas habitués. Enfin, bien que le prix de l’essence soit abordable, prévoir une carte de crédit qui fonctionne partout et des réserves de liquide pour les zones plus isolées est une bonne précaution pour éviter toute surprise.

Comment se loger aux Etats-Unis ? Focus hôtels, camping, Airbnb

Se loger pendant un road trip en moto USA offre pas mal d’options. Encore une fois, tout dépend du budget et du niveau de confort recherché.

• Les motels sont une solution classique et pratique, souvent situés le long des routes principales. Pour une chambre simple mais correcte, il faudra compter entre $80 et $150 la nuit, en fonction de la popularité de l’État dans lequel vous ridez.
• Les hôtels offrent plus de confort mais les prix grimpent vite, encore une fois, en fonction de l’Etat où vous ridez. Dans les grandes villes et les zones touristiques, les prix peuvent devenir fous.
• Si vous cherchez à économiser, le camping est une bonne alternative. Les parcs nationaux et d’État proposent des emplacements entre $10 et $30 la nuit… Mais il est conseillé de réserver longtemps à l’avance, surtout pour les parcs nationaux et en haute saison. Le camping sauvage est plus compliqué, car il est réglementé selon les zones mais certaines forêts nationales l’autorisent. Là aussi, iOverlander est ton ami !

Une alternative encore moins chère et encore plus cool : Bunk a Biker !

Il s’agit d’un réseau gratuit de motards proposant un hébergement aux voyageurs de passage, que ce soit un simple bout de jardin pour planter la tente, un canapé ou même une chambre d’amis. L’idée est de favoriser l’entraide et le partage entre motards, sans échange d’argent. C’est un peu le Couchsurfing des deux-roues pour ceux qui connaissent.

Le fonctionnement est simple : une carte interactive recense les hôtes, il suffit de les contacter en amont pour organiser son étape. L’ambiance est souvent chaleureuse et permet de belles rencontres. Pour un road trip longue durée, pour rencontrer des locaux ou ajouter une touche d’authenticité à votre voyage, c’est une option qu’on recommande vivement.

Enfin, pensez à checker les plateformes classiques comme Booking ou Airbnb, qui permettent aussi de trouver des logements variés, du simple studio chez l’habitant à la maison entière. C’est parfois plus rentable qu’un hôtel, surtout si vous voyagez groupés.

A quelle période de l’année partir ?

Choisir la bonne période pour un road trip en moto USA dépend surtout de votre itinéraire / destination. Globalement, le printemps (d’avril à juin) et l’automne (de septembre à mi-novembre disons) sont les meilleures saisons pour profiter de températures agréables et éviter les foules.

L’été peut être tentant mais rouler en plein mois de juillet à travers le désert de l’Arizona ou la Vallée de la Mort peut vite devenir infernal avec des températures dépassant les 45°C. À l’inverse, l’hiver peut compliquer certains itinéraires, notamment en montagne, où des routes comme la Tioga Road à Yosemite ou certaines portions des Rocheuses peuvent être fermées jusqu’en mai ou juin à cause de la neige.

Si vous visez la Californie, l’Ouest américain ou la Route 66, le printemps et l’automne offrent les meilleures conditions. Pour un trip plus au nord, comme les parcs du Wyoming ou du Montana, mieux vaut viser l’été pour éviter la neige et les routes fermées.

Spoiler alert : à quoi s’attendre quand on part en road trip moto aux Etats-Unis ?

Un road trip en moto USA est une expérience unique. Cela dit, il est bon de savoir à quoi s’attendre pour éviter les désillusions.

1. D’abord, les distances sont énormes. Ce qu’on imagine comme une “petite étape” peut facilement faire 400 ou 500 kilomètres, avec parfois des portions TRÈS monotones, notamment dans le Midwest ou les grandes plaines. Il faut apprendre à gérer son rythme et ne pas sous-estimer la fatigue qui peut vite s’installer au fur et à mesure qu’on enchaîne les bornes.
2. La météo peut être extrême et changeante. Chaleur écrasante dans le désert, orages violents dans les sommets, et vents violents parfois dans l’Ouest. On se souvient d’un tourbillon de poussière particulièrement désagréable lorsque nous campions dans le park national de Zion dans l’Utah. Il faut donc être prêt à affronter des conditions très variées et s’équiper en conséquence. Vérifier la météo avant de partir chaque matin devient vite un réflexe, et ne pas hésiter à ajuster son itinéraire en fonction des conditions météorologiques. La flexibilité reste de mise.
3. La conduite aux États-Unis, on le répète, est globalement cool et relax. Cependant, il faut rester vigilant. Certains axes sont systématiquement encombrés, les voitures y sont nombreuses, et les pick-ups gigantesques. Les motards sont moins courants et donc, moins visibles qu’en Europe. Sur les highways, attention aux camions qui roulent plutôt vite et qui, combinés aux bourrasques de vent, peuvent bien secouer.

Enfin, les paysages sont à couper le souffle et les sensations de liberté bien réelles. Ce n’est pas qu’un mythe. Au guidon de sa bécane : rouler sur une route déserte au lever du soleil, traverser des parcs nationaux avec des panoramas de malade, s’arrêter dans un vieux diner perdu au milieu de nulle part… ça fait vibrer. C’est magique. C’est exactement pour ce genre de moment qu’on fait ce genre de voyage (et que l’on y retourne).

On pense avoir fait le tour pour vous aider à bien préparer un road trip en moto USA, cela dit, si vous avez des questions : n’hésitez pas ! Posez-les en commentaires, et on se fera une joie d’y répondre. Bonne route.