Équilibrage d’une roue de moto pas à pas

Avant de m’intéresser à l’équilibrage d’une roue de moto, je voyais ça comme une science obscure. Une technique mystique pour éviter les vibrations et préserver la durée de vie des gommes. Sans vraiment savoir pourquoi ni comment. C’est après avoir changé mes pneus moto moi-même que la question de l’équilibrage s’est posée. Il me semblait légèrement contre-productif de changer ses pneus pour emmener ensuite la moto au garage pour l’équilibrage… Je m’en suis donc occupé, et on en a profité pour vous écrire un tuto pas à pas. Ici, on utilise une équilibreuse statique. Difficile de l’embarquer sur la route en roadtrip, je vous l’accorde. C’est donc plutôt au calme dans notre garage que l’on effectuera cette manip.

Pourquoi et comment faire l’équilibrage d’une roue de moto ?

L’équilibrage d’un roue de moto, c’est plutôt simple. Tout part du fait que la gomme du pneu, par sa nature élastique, n’est pas parfaitement circulaire et équilibrée en terme de masse. Une fois monté, l’ensemble jante / pneu (ou roue) dispose d’une répartition de masse inégale autour de l’axe de rotation. Autrement dit, le centre des masses n’est pas exactement au centre de la roue.

A terme, ce déséquilibre entraîne des vibrations qui peuvent causer une usure prématurée des pneus mais aussi des suspensions. Sans parler de votre précieux arrière-train. Pour rétablir le centre des masses au centre de la roue, il faut installer des petits poids, aussi appelés masselottes, à la jante ou aux rayons pour compenser le balourd. On vous explique ici comment.

Le matériel nécessaire

1. Equilibreuse de roue moto statique

On ne va pas se mentir, pour faire un bon équilibrage, il faut une équilibreuse de roue moto statique… Entre 50 et 100 euros, vous trouverez quelque chose de correct et robuste. A ce prix là, en deux/trois changements de pneus c’est rentabilisé. En plus, vous aurez acquis une compétence supplémentaire en matière d’entretien de votre moto.

En gros, il s’agit d’un stand qui soutient une tige métallique sur des roulements. Les équilibreuses sont généralement équipées d’un dispositif pour mettre l’outil à niveau sur le sol. C’est important pour l’équilibrage.

J’ai aussi vu, dans les cas les plus désespérés, que l’équilibrage pouvait s’effectuer en utilisant simplement l’axe de la roue. Apparemment, il suffit de le fixer correctement et à niveau dans un étau. J’imagine qu’il faut aussi que les roulements de roue soient en parfait état. N’ayant jamais essayé, je vous invite à vous renseigner si cette méthode vous intéresse.

2. Masselottes ou petites masses

Revenons à nos masselottes. Elles existent sous deux formes :

• des rectangles autocollants qui se placent directement sur la jante,
• des anneaux réutilisables qui se vissent sur les rayons. Solution qui ne convient pas aux jantes à bâtons !

Les avantages de chacun ? Je n’ai malheureusement pas assez de recul pour le dire. J’ai entendu dire que les masses autocollantes se décrochaient parfois, en fonction de la forme de la jante. J’ai aussi entendu qu’elles pouvaient être réutilisées, si on remplaçait l’adhésif double face. Mais avouons qu’il est déjà super pénible à nettoyer sur la jante… Concernant les anneaux, l’avantage est qu’ils sont réutilisables et que l’on n’est pas limité à l’extérieur de la jante : on peut les placer où on veut sur les rayons. Le désavantage est qu’on ne peut du coup pas les placer sur la jante…

Après la théorie, la pratique : comment équilibrer une roue ?

• Bien sûr, vous devez commencer par démonter la roue, retirer les anciennes masselottes et bien la nettoyer (on peut utiliser de l’acétone ou de l’essence pour faire partir la colle résiduelle),
• Mettre ensuite le stand de l’équilibreuse à niveau,
• Caler la roue au centre de la tige métallique de l’équilibreuse, les cônes doivent être en contact direct avec les roulements,
• Disposer l’ensemble (roue + tige métallique) sur le stand,
• Vérifier la rotation : elle doit se faire librement, être fluide et sans accroc,
• Vous pouvez propulser la roue dans un sens, et aller boire un coup. A ce stade, la roue va naturellement se stabiliser, balourd en bas.

• Repérer la position opposée au balourd (en haut donc) avec un adhésif,
• Y fixer ensuite les masselottes, pour compenser le balourd. Chaque roue est différente, et il n’y a pas de règle quant au poids à fixer. Vous pouvez commencer par 7 g, et incrémenter au fur et à mesure. Vous pouvez aussi utiliser de la pâte à modeler, puis peser la quantité qui vous a été nécessaire à l’équilibrage ensuite.
• Si vous avez des masselottes autocollantes, placez-les au plus proche du centre de la jante. Utilisez temporairement de l’adhésif pour les maintenir en place. La fixation définitive se fait une fois l’équilibrage terminé.
• A chaque fois que vous ajoutez une masse, effectuez un quart de tour puis relâchez la roue pour voir si le balourd est toujours présent,

L’objectif à atteindre : qu’importe la position de la roue sur le stand, elle doit rester relativement immobile. Vous pouvez faire le test et par exemple placer le repère à midi, trois heures, six heures et neuf heures. Si la roue conserve sa position, où qu’elle soit, c’est gagné ! Cela prouve que le centre des masses a correctement été rétabli au centre de la roue.

Aussi simple que ça. Bon, la première fois, vous allez probablement avoir du mal à trouver le poids idéal. Avec un peu d’entraînement, ça devrait venir plus rapidement. Une astuce : lorsque le repère est placé, effectuez un quart de tour puis relâchez la roue. La vitesse à laquelle la roue s’immobilise à nouveau sur le balourd est un indicateur de la masse qu’il faudra compenser. Plus la roue tourne rapidement, plus la masse à ajouter pour compenser le balourd est importante. Voila, bonne route ! Sans vibrations ni douleur de postérieur.

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